Le saphir

Jaune, rose, vert, mauve, orangé, noir et bien sûr également bleu, voici toutes les étonnantes couleurs du saphir. Le saphir est d’ailleurs, mis à part le diamant, la seule pierre précieuse parmi les quatre pierres précieuses recenser à exister dans plusieurs couleurs. Le saphir appartient au groupe des corindons tout comme le rubis d’ailleurs.

Les couleurs du saphir

Par définition lorsqu’on parle uniquement de saphir, dans la profession, on sous-entend automatiquement qu’il s’agit de saphir bleu. Dès lors que l’on parle d’un saphir d’une autre couleur la précision sur la teinte est faite (saphir rose, saphir jaune …). Le saphir est un cristal composé d’oxyde d’aluminium (Al2 O3). Ce qui le rend ensuite bleu sont quelques molécules de fer ou de titane. Le chrome donne une pierre rose alors que le vanadium la rendra violette. Sans conteste, les variétés les plus recherchées sont les saphirs bleus de Ceylan, d’où proviennent les deux tiers des saphirs célèbres dans le monde, et les saphirs jaunes-orangés nommés « Padparadscha ».

Le saphir étoilé : la star des saphirs

Une autre variété de saphir, prisée par les joailliers mais méconnue du grand public, est le saphir étoilé. Pour qu’un saphir dégage un astérisme sous un éclairage ponctuel il faut que celui-ci possède des inclusions de rutile (inclusions en forme de petites aiguilles miroitantes). Mais, pour cela il faut qu’elles soient au nombre de trois et qu’elles s’entrecroisent les unes par rapport aux autres de 60° exactement. Autant dire que de si parfaites conditions sont rarement réunies. Notez que pour une parfaite mise en valeur de cet effet, la pierre est systématiquement taillée en cabochon (lisse et sans facettes).

Origines géographiques des saphirs

Les saphirs du Cachemire, considérés comme les plus beaux, furent découverts en 1881 par un chasseur dans la vallée de Kudi à 4 420 mètres d’altitude. Aujourd’hui, ces mines sont abandonnées et l’on ne trouvera du saphir du Cachemire qu’au hasard d’une revente. Aujourd’hui, on trouve du saphir en Birmanie (dans la vallée de Mogok, bien connue pour ses rubis) mais ce site, nationalisé en 1962, ne livre plus que très peu de pierres, rares et d’autant plus recherchées (on y découvrit en 1929 un saphir brut de 958 carats). Connu de tous, le Sri-Lanka (l’ancienne Ceylan) est la région la plus célèbre pour ses saphirs. Ratnapura, cité des gemmes, est exploitée artisanalement depuis plus de 20 siècles. Les autres pays producteurs sont, entre autres, la Thaïlande, l’Australie, et les États-Unis (Montana).

Histoires et légendes autour des saphirs

Saphir, en hébreu, signifie « la plus belle chose ». En remontant dans l’histoire on s’aperçoit qu’il symbolise le Christ de par sa couleur Céleste. D’ailleurs la bible en fait état puisque le prophète Esaïe, parlant de Jérusalem, proclame : « Je te fondrai sur des saphirs ». Toujours en lien très étroit avec le Christianisme, on retrouve deux saphirs sur le pendentif de Charlemagne (pendentif contenant une relique de la croix, trésor de la cathédrale de Reims). Afin d’établir un lien spirituel entre Dieu et les rois, on retrouve également des saphirs sur la couronne de Rodolphe II, sur celle de la reine Victoria (saphir qui se trouva d’ailleurs auparavant sur la couronne d’Édouard le Confesseur en 1042) ou encore sur celle de Charles IV. Notre cher Louis XIV quant à lui racheta un saphir pesant 132 carats à la famille italienne Ruspoli (le joyau, décrit dans l’inventaire des bijoux de la couronne de France en 1791 est aujourd’hui visible au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris).

En lithothérapie on lui donne la faculté de développer l’imagination, la créativité, d’apaiser et aussi de soulager les migraines et les insomnies.