L'émeraude

L'émeraude tire son nom du grec smaragdos qui signifie pierre verte, d'où également son nom germanique smaragd. La composition chimique de la pierre la catalogue parmi les béryls, au même titre que l'aigue marine par exemple. Puisque nous parlons de chimie, notons que la couleur verte de l'émeraude est simplement due au chrome et au vanadium, éléments présents de manière infime dans la composition de la pierre. Les pierres parfaites sont très rares du fait de la présence presque systématique d'inclusions (petites bulles de gaz, fissures, autres cristaux...). Loin d'être considérés comme des défauts, ces inclusions, également nommées "jardin" servent plutôt à identifier la région dont l'émeraude est issue. Un jardin ne diminuera la valeur de la pierre que si sa transparence et son "feu" sont affectés. De part ces caractéristiques et sa rareté, l’émeraude est une pierre précieuse d’une très grande valeur qui doit faire l’objet d’une grande attention, vous retrouverez d’ailleurs dans cet autre article des conseils pour savoir comment prendre soin et nettoyer une émeraude.

Traitement chimique de l’émeraude

Pas la peine de se le cacher, dès la sortie de la mine ou au plus tard après avoir été taillées, toutes les émeraudes subissent un traitement chimique. Ce traitement a pour but d'éliminer les impuretés laissées par le procédé de taille de la pierre, tout comme la recherche d'une homogénéité dans le cristal. Ainsi donc le cristal, après avoir été traité aux acides éliminant les traces de calcite à la surface de la pierre, sera trempé dans un bain de résine de cèdre mise sous pression. Cette résine de cèdre remplira les cavités présentes dans la pierre et donnera un aspect "huileux" au gemme. A l'heure actuelle il est utopique de penser trouver des pierres non traitées par ce procédé sur le marché.

Mais pourquoi traiter ces pierres ? Tout d'abord cela permet de mettre sur le marché des pierres dont la qualité originelle ne correspondrait pas à ce que l'on trouve en bijouterie. Et contrairement au diamant, l'émeraude n'a aucun autre débouché que la joaillerie. De plus, ces traitements embellissent la pierre. Attention toutefois de ne pas confondre ce traitement chimique avec la production d’émeraude de synthèse. Nous vous expliquons d’ailleurs dans un autre article comment choisir une émeraude et ne pas faire la confusion.

Origines géographiques des émeraudes

Les plus grands sites miniers dont on extrait l'émeraude se trouvent en Colombie et au Brésil. Les mines de Chivor, Gachala et particulièrement Muzo (à 100 km au nord-ouest de Bogota) sont les mines colombiennes les plus connues. Les pierres de la mine de Muzo sont particulièrement prisées en raison de leur pureté exceptionnelle. Malheureusement le filon s'épuise et l'on peut dire que les pierres de plus de deux carats en provenance de cette mine et encore sur le marché, sont devenues extrêmement rares. Il faut en moyenne extraire 10 tonnes de minerais pour compter trouver une émeraude brute d'un carat. Bien entendu il existe d'autres sites d'extraction, dont les principaux se trouvent en Afrique du Sud (Cobra et Somerset-Mine) mais uniquement 5% des pierres trouvées là-bas sont de bonne qualité. Notons également d'autres lieux de production secondaires dont les principaux sont l'Oural, le Mozambique, la Zambie, la Tanzanie, l'Inde, le Pakistan, l'Australie et les États-Unis.

L'histoire de l'émeraude ?

La mine de Muzo fut découverte et exploitée par les Incas. Tombée ensuite dans l'oubli, elle fut redécouverte au 17ième siècle. De même la mine de Chivor, d'abord exploitée par les Incas et ensuite par les espagnols, fut fermée en 1675 puis redécouverte au début du siècle précédent. Un peu plus près de chez nous, c'est Cléopâtre qui fit exploiter une mine d'émeraude vers l'an 50 avant Jésus Christ. Cette mine, à l'Est d'Assouan en Haute Égypte, n'a aujourd'hui plus qu'un intérêt historique. Mais les premières émeraudes dont l'histoire fait état proviendraient des mines du Roi Salomon en Égypte. Plus récemment, l'histoire nous parle de trésors d'émeraudes des Rois Moghols en Inde, lorsque Nadir Shah envahit cette dernière en 1739. D'ailleurs qui n'a pas entendu parler de cette pierre nommée "Grand Moghol" qui fut par la suite retaillée en deux pierres.

En lithothérapie on dit qu'elle apporte la paix intérieure. Elle permettrait une nette amélioration de la vue et son efficacité serait renforcée avec le diamant.